Biais cognitifs méconnus #2 : L'effet de faux consensus et le biais de projection

Biais cognitifs méconnus #2 : L'effet de faux consensus et le biais de projection

Les biais cognitifs nous amènent souvent à mal interpréter la réalité qui nous entoure, et deux biais, l'effet de faux consensus et le biais de projection, sont particulièrement notables lorsqu'il s'agit de comprendre comment nous percevons les autres. Ces biais partagent des similitudes, mais influencent différemment la manière dont nous projetons nos opinions et nos émotions sur les autres.


Qu'est-ce que l'effet de faux consensus ?

L'effet de faux consensus est la tendance à surestimer le nombre de personnes qui partagent nos opinions, croyances ou comportements. Par exemple, si vous pensez que le télétravail est la meilleure manière de travailler, vous pourriez supposer que la majorité des gens pensent la même chose, même si ce n’est pas le cas. Cela peut fausser notre compréhension des opinions générales, car nous nous basons principalement sur notre propre perspective.

Exemple : Un partisan d’une équipe sportive peut supposer que la plupart des gens soutiennent cette même équipe, alors qu'en réalité, la majorité peut être neutre ou soutenir une équipe différente. Ce biais peut conduire à un sentiment de surprise ou d’incompréhension lorsque nous sommes confrontés à des opinions divergentes.


Qu'est-ce que le biais de projection ?

Le biais de projection, quant à lui, consiste à supposer que les autres ressentent ou réagissent de la même manière que nous dans des situations similaires. Contrairement à l'effet de faux consensus, qui concerne principalement les croyances et les comportements, le biais de projection s'applique souvent aux émotions et aux états psychologiques.

Exemple : Si vous êtes stressé avant une présentation, vous pourriez supposer que tous vos collègues sont également stressés, même s'ils ne le sont pas. Ce biais nous empêche souvent de reconnaître les différences individuelles dans la manière dont les gens gèrent les émotions ou réagissent aux situations.


Pourquoi ces biais sont-ils si répandus ?

Ces deux biais existent parce que notre cerveau cherche des raccourcis pour comprendre le monde. Nous utilisons souvent notre propre expérience comme point de référence pour évaluer celle des autres. Cela peut simplifier notre prise de décision dans certains cas, mais ces raccourcis conduisent aussi à des erreurs de jugement importantes. Ces biais sont renforcés par notre tendance à fréquenter des groupes sociaux qui partagent nos opinions, créant ainsi des "bulles" d'opinion où les différences sont moins visibles.


Conséquences de ces biais :

Ces biais peuvent affecter la manière dont nous interagissons avec les autres, que ce soit dans nos relations personnelles, notre travail ou même nos prises de décisions politiques. Nous pouvons, par exemple, mal interpréter les motivations d'autrui ou supposer que notre point de vue est universel, ce qui peut mener à des malentendus et des conflits.

  • Dans le monde du travail : Supposer que vos collègues partagent vos opinions sur un projet peut conduire à des décisions mal informées.
  • Dans les relations personnelles : Le biais de projection peut créer des tensions si vous attendez des autres qu'ils réagissent à une situation de la même manière que vous.

Comment surmonter ces biais :

Reconnaître que ces biais existent est la première étape pour les surmonter. Voici quelques conseils pratiques pour limiter leur impact :

  • Demander activement l’avis des autres : Ne supposez pas que vous savez ce que les autres pensent. Posez des questions et soyez ouvert à des perspectives divergentes.
  • Prendre du recul émotionnel : Si vous êtes dans une situation émotionnellement chargée, rappelez-vous que les autres ne ressentent peut-être pas la même chose.
  • Diversifier vos interactions : Exposez-vous à des opinions et des perspectives différentes, que ce soit à travers des discussions, des lectures ou des médias diversifiés.

Conclusion :

L'effet de faux consensus et le biais de projection sont des mécanismes cognitifs qui nous amènent à mal interpréter la réalité des autres. En prenant conscience de ces biais, nous pouvons améliorer notre compréhension des autres et interagir de manière plus efficace et empathique dans nos relations et notre prise de décision.